Shadow of the colossus : le deuxième jeu qui s'attaque à moi
Ferme-les yeux, mon ami... Je souhaite
t'emmener dans un magnifique endroit, mais pour cela, tu dois dissiper toutes
les craintes qui hantent ton esprit. Oublie les soucis que ta vie te procure
l'espace de quelques instants. Nous pourrons ainsi nous envoler; dans un
ailleurs dont tu ne soupçonnes pas l'existence. L'Homme a perdu contact avec la
nature. Il la trahit. Aménageant un espace rien que pour lui et sa famille, il
a définitivement renié la beauté au profit de son confort. Pourtant, la nature
tente de temps en temps de rappeler à l'Homme qu'il faut tout recommencer,
lorsqu'elle se déchaîne et détruit vos constructions et vos vies. Hélas rien
n'y fait. Alors, étant un des élus, tu dois voir, sentir, goûter à la vraie vie
pour réparer la bêtise humaine. Allez, suis-moi... Le jardin d'Eden t'attend...
Sacrilège ! Je me préparais à toute sorte de
surprise, mais pas à celle-ci. Je suis passé des bâtiments, du ciment, des
voitures, de l'air impur, à de l'air frais, des animaux, de la terre, des
collines. Seuls quelques endroits de notre planète peuvent se targuer
d'effleurer la beauté de ce paradis où le calme règne en maître. Aucun bruit ne
vient s'attaquer à mes oreilles et je n'entends que la douce mélodie des
blanchâtres colombes. Je marche et sous mes pieds, presque nus, la lisse et flamboyante herbe verte les
caresse. Le son que cette action procure frappe mon coeur de plaisir. Je
regarde à ma gauche et je vois un étang avec aux alentours des tortues et des
arbres portant quelques fruits. Voici, une sublime vision de la nature qui
m'était encore inconnue, il y a quelques minutes. Depuis des années, les Hommes
nous assènent de soi-disant "beauté" et, j'en ai bien honte, je
pensais savoir différencier le beau du laid, jusqu'à ce jour. Mes repères se
bousculent comme un château de carte pour définitivement s'écrouler. Cet
endroit est la cause de mon bouleversement. Je me sens si bien en face de cette gigantesque étendue d'herbe qui
s'étend au-delà de l'horizon, que l'idée de revenir sur la planète bleue m'effraie.
Comme cette immense liberté que la nature m'offre. Je m'échine à taire cette
impression mais en vain, la joie et la peur se mélangent et forment un
sentiment ineffable. Certains disent que l'Homme ne peut s'imaginer le paradis
car il s'agit d'un lieu si sublime qu'on ne peut le représenter, sans y avoir
mis les pieds. Et j'adhère totalement à cette affirmation, maintenant. L’Eden
ne se pense pas, il se vit...
La vaillance...
Après quelques heures de galvanisation, je
monte un cheval noir qui a fière mine. Je ne sais point comment j'en suis
arrivé là, néanmoins une petite voix au fond de moi scande que tout ceci est
normal et que je dois continuer. Sans me poser de questions, je me dirige là où
le vent m'emporte pour terminer mon excursion dans un cul-de-sac. Je descends
de ma monture et observe de quoi escalader cette haute colline. La douce voix me
sérine de m'affairer car le temps est compté. Pourquoi ? Pourquoi dois-je me
presser ? Que doit-il arriver ? Ces questions ont à peine le temps d'exister
que mon esprit les élude aussitôt. Je dois grimper la haut ! Il s'agit
d'un devoir. J'escalade donc cette colline tant bien que mal, en me surpassant.
Arrivé au sommet, le sol aride commence à fortement trembler et, à ma gauche,
une créature géante teintée de noire apparue. Sensation étrange. Une peur
mélangée a du respect face à cet être mystique qui marche tranquillement, sans
se douter que je lui ôterai sa vie. Mon devoir et mon but sont de
le tuer et je m'exécute sur le champ, malgré le désavantage flagrant que le
géant de pierre a. Il me voit et se prépare a abattre son énorme massue sur
moi. Le coup provoque un gigantesque bruit qui assomme la terre, mais grâce à
ma vitesse lors du crie de douleur de la planète je me situais derrière ses
pieds. Ayant des poils à cet endroit, je m'y accroche pour grimper en haut de
sa tête. Dur périple, qui vire en cauchemar. Il se débat et bouge dans tous les
sens pour m'éjecter, cependant il n'y parvient point. Ma ténacité surpasse sa
combativité. Arrivé à son sommet, le temps s'arrête lors de l'aboutissement du
geste : le couteau enfoncé dans le crâne de la créature. Toute la cruauté de
l'action s'en retrouve décuplée. Le géant fait vibrer le sol, le sable, les
feuilles, les arbres, les parois et même le ciel lors de sa chute en gueulant
sa souffrance. Les pieds au sol, une sensation de dégoût naît...
C'est trop beau et triste pour être vrai ! Je
suis dans un rêve, c'est certain ! Je ne veux pas y croire, tant de cruauté de
ma part !..
J'ouvre les yeux et je suis en face de ma
télé, manette en main avec ma playstation 2 par terre et Shadow of the colossus
sur mon bureau... sacrilège... Ce n'était donc q'un rêve...
Fate